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25 octobre 2023 | Communauté

Aline Larvet répond à notre « Perma-Questionnaire »

Aline Larvet est viscéralement attachée à la terre et au vivant. Et cela se voit dans son parcours. Se destinant d’abord à être gendarme, elle étudie le droit pendant 9 ans et passe le concours avec succès. Pourtant, elle ne se sent pas épanouie. Elle n’est « pas connectée à son essence ». Bref, ce n’est pas sa voie.

Elle se dit être une fille de la terre, qui prend soin de son environnement et des humains. « Je me fiche du regard des autres, de la réussite sociale et du superficiel. Je fais les choses parce que ça a du sens et parce qu’il y a urgence à les faire» Motivée par l’idée que notre système alimentaire est défaillant et que nous en sommes déconnectés, que « préserver nos sols est une urgence,» elle plaque tout pour devenir jardinière-paysagiste. Son activité : installer des cultures sur petites surfaces, au plus près des lieux de vie, avec tous ceux qui ont envie d’avoir leur jardin comestible : particuliers, entreprises, collectivités, écoles… Son but, promouvoir le fait que savoir cultiver son alimentation en bas de chez soi a tout son sens.

Aujourd’hui son parcours atypique et son engagement inspirent. Son dynamisme et son expérience fédèrent sur les réseaux sociaux (elle compte plus de 12 000 abonnés LinkedIn.) Autant dire que son action est parfaitement alignée avec la mission du Jardin Qui Nourrit. C’est donc tout naturellement que nous lui avons proposé de répondre à notre « Perma-questionnaire »

Un mot (ou plus) pour définir la Permaculture ?
Officiellement, pour moi c’est une méthode de conception qui permet de créer des systèmes en équilibre énergétique, où chaque acteur a un rôle important. Personnellement, je dirai que c’est une approche qui invite à sortir de nos croyances et cadres qui nous enferment pour redécouvrir notre créativité, tellement nécessaire pour inventer de nouvelles façons de faire ou d’être.

Racontez-nous votre première fois ? (Comment êtes-vous tombée dedans ?)
Je suis tombée dedans par la force des choses : parce que, personnellement, j’étais au plus mal. C’est en me posant cette question essentielle « Qu’est-ce que j’ai envie de faire réellement de ma vie ? » que l’idée de prendre soin de mon environnement et de moi-même, tout en gagnant en liberté est arrivée. J’ai cherché sur Internet un moyen de cultiver sa nourriture tout en respectant son environnement. Je suis directement tombée sur la permaculture.

3 mots pour décrire votre potager ?
Créativité – Originalité – Enchantement.

Que diriez-vous à une personne pour la convaincre de s’intéresser à la permaculture ?
Je n’essayerai pas de la convaincre. Je lui raconterai peut-être simplement mon histoire et lui dirait que la permaculture ne s’applique pas qu’au jardin, mais aussi au bâtiment, à la communication, à l’éducation…

Votre plante ou légume préféré au potager ? Pourquoi ?
Curieusement, je crois que c’est le maïs. Je pensais en être dégoûtée par les champs en monoculture. Mais, je trouve que dans un jardin, cela redonne de la verticalité, remet du vert rapidement et peut servir de support vivant à des grimpantes.

Votre saison préférée au jardin ? Pourquoi ?
En juin. C’est la période où toutes les plantations du printemps se développent vraiment. On est récompensé de nos efforts. Le jardin est luxuriant.

Le truc que vous détestez faire au jardin ?
Ouvrir le sol. Je le fais encore avec une grelinette ou une fourche-bêche pour les plantations et les semis, sur des endroits très précis. J’essaye de tout mettre en place pour que d’année en année, mon sol devienne plus vivant et qu’il y ait de moins en moins besoin de l’aérer.

Plutôt en solo ou à plusieurs ?
J’aime beaucoup transmettre mes connaissances sur le jardin, en direct. Mais j’avoue que je préfère être seule dans un jardin pour le savourer pleinement. Pour moi, ce sont des temples, des lieux sacrés qu’il faut honorer.

Votre principe préféré de permaculture ?
« Intégrer plutôt que séparer » car nous sommes vraiment allés trop loin en séparant les choses et les gens dans notre société. J’ai l’impression que c’est la cause de presque tous nos problèmes et de notre pauvreté. Mettez deux systèmes, éléments ou êtres différents ensemble, il se crée toujours une richesse inattendue. Et, en même temps, comme pour tout, il faut trouver un équilibre.

Une botte secrète à nous partager ?
Une astuce jardin ? Je dirai que pour les gens qui peinent à savoir gérer leur compost, misez sur le lombricompost. C’est beaucoup plus facile à utiliser je trouve, même si cela ne remplace jamais complètement un compost.

Avez-vous un conseil à donner à quelqu’un qui souhaite se lancer au jardinage permacole ?
Je dirais qu’il faut garder en tête que la permaculture n’est pas une recette miracle qui permet de s’affranchir de tout travail au jardin. Si elle permet de trouver d’autres manières de faire, c’est aussi pour mieux trouver sa place en tant qu’être humain dans nos écosystèmes, donc de chercher constamment un équilibre entre le « faire » et le « laisser faire ».

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